"C'EST PLUS POUR MOI QUE POUR LES AUTRES": QU'EST-CE QUE LA DYSMORPHOPHOBIE, CE PHéNOMèNE QUI TOUCHE DE PLUS EN PLUS DE JEUNES SUR LES RéSEAUX SOCIAUX?

Utiliser un filtre pour "embellir" son visage sur les réseaux sociaux. Pour certains, c'est devenu une routine… voire une addiction. C'est l'inquiétude principale de certains médecins et psychologues. Les utilisateurs sont accros et développent un nouveau phénomène: la dysmorphophobie, un trouble mental caractérisé par l'idée obsédante qu'une partie de son corps est remplie de défauts. Il toucherait 2.5% de la population, soit plus que l'anorexie. Essentiellement des femmes.

"Je vais d'abord regarder ma story et si je ne me sens pas bien dessus, je vais peut-être ajouter un filtre. C'est plus pour moi que pour les autres", témoigne une utilisatrice. Yves Collard, formateur en éducation aux médias, explique le problème: "Les filtres renvoient une image idéalisée du physique de l'autre qui peut être un problème quand on se regarde soi-même dans le miroir."

15% des personnes qui souffrent de dysmorphophobie se font opérer. Le remodelage corporel et les injections semblent tout particulièrement séduire les jeunes dès 18 ans. "L'image du corps que les patientes ont, n'est pas nécessairement celle qu'elles veulent transmettre par ce type d'image. C'est toujours très dangereux pour un chirurgien plasticien d'essayer de reconstruire une image", met en garde Jean-Luc Nizet, chef du département de chirurgie plastique au CHU de Liège.

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